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Pendant que la guerre des tranchées s'éternise et que de nombreux soldats trouvent la mort victimes d'ordres absurdes, la vie dans nos communes suit son petit bonhomme de chemin. La disette s'installe, divers faits divers et des faits de politique communale émaillent les pages des gazettes. Nous allons en énumérer quelques uns !


Témoignage de gratitude de la jeunesse du Quartier de Rianwelz.




( Imprimerie E. Hoquet, Souvret - Coll. personnelle )  

                                
Courcelles

Dans la nuit du mardi 19 et du mercredi 20 octobre 1915, la chapelle Saint Antoine de Courcelles-Coupe
est la cible de voleurs. Ces derniers dévalisent les troncs, enlèvent de beaux candélabres en bronze ainsi
que d'autres objets. En novembre, la population souffre de la pénurie de pommes de terre. Les marchands se seraient entendus pour refuser de vendre au-dessous de 15 frs / 100 kgs.


Culture communale de pommes de terre.














  Photographie de Camille Balland ( coll. Roger Pette)


En date du 9 août 1916, il y a pénurie complète de beurre et d'oeufs au marché hebdomadaire. Peu après, on constate des anomalies dans le ravitaillement. Lors du marché du 16 août, les courcellois doivent se rendre à l'évidence : pas d'oeufs et pas de beurre ! Quelques temps plus tard, des incidents éclatent lors de la distribution à la population de pommes de terre. Le quotidien " La Région " évoque dans son édition du jeudi 28 septembre les vols qui ont eu lieu au magasin de ravitaillement.

Le Conseil communal du 7 octobre décide d'un emprunt mensuel de 28 000 francs pour faire face aux multiples dépenses auxquelles doit faire face l'Administration communale. Le journal " La Région " et les Courcellois trouvent que le Conseil communal devrait se montrer plus économe. Le même Conseil communal procède à la désignation d'un intérimaire pour remplacer Monsieur Nicodème, professeur des cours pour adultes du dimanche matin. Quatre candidats sont en lice. Le Conseil communal désigne le moins ancien d'entre eux. C'est le fils d'un conseiller communal. La rédaction de " La Région " écrit : " Il y a quelques temps, le Conseil avait décidé de conférer les avantages aux fonctionnaires les plus anciens ! Le fromage politique est toujours en vigueur à Courcelles. "

Lors du marché du 11 octobre, il y a toujours pénurie complète d'oeufs et les prix des fruits et légumes sont excessifs. A l'exception du raisin ! Cependant, une bonne nouvelle paraît dans " La Région" du vendredi 3 novembre 1916 : le four de La Ferté des Verreries de Courcelles vient d'être remis en marche. Et cela malgré la quasi fermeture du marché d'exportation et un mois de chômage forcé. Il faut dire que seul le Bassin de La Ferté peut être approvisionné par le canal en combustible. A noter, la distribution de sabots aux écoliers courcellois le mardi 31 octobre.


Début décembre, le Comité de Ravitaillement est élargi. Au début, il était composé de quatre socialistes et d'un libéral. Il passe à onze membres. On y retrouve Floris Lagneau, Bourgmestre f.f. et Messieurs Martin, Eloy, Denuit, Wéry, Ed. Lemaire, E. Automne, A. Cornet, P. Lemaître, N. Lemal et Pélerin fils.


En cette sombre époque, le divertissement et l'émancipation culturelle sont toujours de rigueur. C'est pourquoi en janvier 1917, il est créé un " Cercle de conférences populaires et philantropique. " Le Comité est composé comme suit :  Léon Rousseaux, Président - Aimable Meurée, Secrétaire - Désiré Botman, Trésorier.  La première conférence fut donnée le dimanche 28 janvier 1917 à la salle du Casino et avait pour thème : " La mentalité humaine "  par Pierre Hans. Comme toute soirée culturelle de l'époque, la soirée fut ponctuée d'intermèdes musicaux. La pièce " Pierre Cayau " de Boucher fut également interprétée.


Le mercredi 14 février éclate une grève au charbonnage de Courcelles-Nord. Les grévistes réclament du pain, du beurre, des pommes de terre et une augmentation salariale. Dans le courant mars, un vol "audacieux" à lieu chez le notaire Bodson à Wartonlieu. Des inconnus lui ont dérobé 200 kgs de pommes de terre et 200 kgs de carottes. Début avril, un habitant de Sart-lez-Moulin est mis à mal par la population qui le soupçonnait de faire le commerce illicite de farine depuis le début du conflit.


En mars 1917, de nouveaux vols sont commis au magasin de ravitaillement de Courcelles. Il y a été volé 120 kilos de rations de lard, 58 kilos de riz, 150 couques et 40 kilos de saindoux. Un journaliste pose la question suivante : Pourquoi le Bourgmestre Dewist a-t-il démissionné du Comité ? Au demeurant, un kilo de saindoux disparu fut retrouvé dans le panier de la chef-cuisinière de la soupe scolaire. Cette dernière allégua qu'elle avait oublié de le mettre dans la cave ad hoc. Par la suite, des mesures furent prises à l'encontre de plusieurs personnes occupées au magasin de ravitaillement. Quelques temps après, c'est un dénommé Victor Rigaux qui devient le président du Comité de Ravitaillement.


Le premier week-end de ce mois de mars, a lieu une fête musicale en faveur d'une amicale au Casino. Trois de artistes qui s'y produisent sont des élèves du Ténor courcellois, Edgar Druine.


Dans le courant du mois de juin, les autorités déclarent ouverte la chasse aux fermiers fraudeurs. Le samedi 30 juin, le Ténor Edgar Druine donne un récital dans sa commune natale. Edgar Druine est au sommet de son art. A l'issue du concert où il a chanté des airs du compositeur Marc Delmas, c'est sous une véritablme ovation qu'il termine son récital.


Le samedi 4 juillet, le journal " La Région" accuse le Président de la Soupe populaire d'escroquerie et de " pass-avant". Ce dernier risposte à ces accusations dans une lettre qui paraîtra dans les colonnes du journal du 17 juillet. "La Région" titrera dans son numéro du samedi 28 juillet : " A Courcelles : Une incurie flagrante ". Cette fois encore, le Comité de Ravitaillement est mis en cause !


En septembre 1917, Madame Lagneaux est condamnée par la Justice à une amende de 20 francs pour injures à l'Echevin Dewist


Luc Heuchon
Reproduction partielle autorisée sous réserve de citer la source.

Notice modifiée le 30 novembre 2008.


Gouy-lez-Piéton

Bizarrement, pour la commune de Gouy-lez-Piéton : R.A.S. Aucun fait divers n'est rapporté dans le quotidien " La Région ". Tout semble se passer pour le mieux en ces temps troublés dans le village. Mais, nous pouvons penser que tout simplement, Gouy-lez-Piéton est considéré comme une commune du Centre et non comme faisant partie de partie de la région de Charleroi d'où, le journal " La Région " ne couvre pas son actualité. Mais, la situation doit être la même que dans les autres communes de notre entité actuelle avec les mêmes privations , les mêmes angoisses et les mêmes attentes.

Souvret

La vie semble également calme à Souvret. La seule information marquante parue dans le journal " La Région " est l'information suivante : " Le thermoètre est descendu à Souvret à - 23,5° dans la nuit du 04 au 05/02/1917. "

Trazegnies

L'actualité de Trazegnies est un peu plus abondante dans les pages de " La Région." C'est ainsi que le  numéro du jeudi 28 octobre 1915, nous apprend la création du  4ème degré à l'école des filles et que la directrice en chef est Madame Godimus. Nous apprenons également que des travaux d'aménagement des rues dans les environs de la gare, le Quartier des Ateliers et le chemin de Piéton.

En cette année 1915, les habitants de Trazegnies connaisse une pénurie de pétrole. En novembre de cette même année, le Bourgmestre commande un wagon de sabots destinés aux enfants pauvres des écoles. Les écoles communales sont fermées jusqu'au 15 novembre en raison d'une épidémie de scarlatine.

Pour ce qui est de la débrouille, le quotidien " La Région ", dans son numéro du 8 décembre 1915,  fait écho de la fabrication d'un garde pommes de terre "idéal" par l'"Oeuvre des Chômeurs Menuisisers et peintres de Trazegnies".

Le mardi 3 janvier 1916, on frôle le drame : le Secrétaire communal de Trazegnies se fait renverser par une charette et a eu la jambe fortement contusionnée. Le véhicule était conduit par le fils d'Arthur Delbruyère, âgé de quinze ans.

Le Conseil communal d'octobre 1916 désigne Monsieur Ramelot, employé communal aux fonctions de Secrétaire communal. Et le 18 octobre, événement important : l'"amigo" de Trazegnies devient " prison communale." C'est dans cette prison que,dorénavent,  les condamnés de simple police de Forchies, Souvret et Trazegnies purgeront leur peine ( - de 4 jours de prison ).

Dans le cadre de l'Ecole industrielle et commerciale de Trazegnies qui continue à prodiguer son enseignement, l'architecte-ingénieur Marcel Simon donne les samedi 2 décembre 1916 et 20 janvier 1917 une conférence avec projection lumineuse intitulée " Nos vieilles demeures wallonnes."  Le 21 janvier 1917, le Docteur Bastin lui succédera en parlant du rôle social de l'alcool.


Quand au Comité de Ravitaillement et de la Soupe populaire de la commune Trazegnies, il semble donner toute satisfactio à la population local. C'est pourquoi, le quotidien " La Région " fait l'éloge du Comité de la Soupe poulaire et du Bourgmestre Delval dans son édition du 22 juin 1917. Dans son numéro du 5 septembre, c'est au tour du fermier Bary de recevoir les éloges du journal pour sa probité.


Le 1er octobre, une école profesionnelle pour jeunes filles ouvre ses portes à la rue du Seigneur.


Notons encore, l'émission par la Commune de Trazegnies de bons de rationnement pour la Coopérative communale.


                                                            ( Collection personnelle )


Le dos des bons portait la mention suivante : " ce bon sera sans valeur trois mois après la conclusion de la Paix et n'a cours que dans la localité."


Luc Heuchon
Reproduction partielle autorisée sous réserve de citer la source.

Modifié les 23 et 30 novembre 2008

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